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🔹 PLONGEZ dans la BIOMÉCANIQUE du Taichi et du Yoga ! 🔹
Sommaire -  I. La conscience corporelle  II. Tonus & posture.  III. Les structures [axe vertébral, épaules, abdominaux, psoas & bassin]
Un art martial interne utilise la sensation interne (proprioception) et l'intention ( yi ), afin de modifier le mouvement et le rendre efficace. Contrairement aux arts externes, le Taijiquan n’utilise pas la puissance
musculaire pour frapper, mais la vitesse obtenue par l’élasticitĂ© musculaire.Â
Les frappes ressemblent à celles d’un fouet, et non pas à celle d’une massue. Pour les réaliser sans affecter les articulations, il faut bien équilibrer les muscles autour des articulations (les muscles agonistes et antagonistes doivent avoir la même puissance et une bonne synchronisation)
I. Écoutez votre conscience corporelle
 C'est pourquoi l’étude du Taichi est assez déroutante, car on ne commence pas par la martialité, mais par l'écoute de son corps. Tout le travail de rééquilibrage musculaire et d’équilibre autour d’un axe dynamique y prépare.
    ~ la proprioception (l'écoute sensorielle)
La plupart des exercices du Taiji quan visent en effet :  Â
- à amĂ©liorer la transmission des informations du cerveau Ă l'ensemble du corps et vice versa (sensibilitĂ© proprioceptive et extĂ©roceptive),Â
- à rĂ©tablir de meilleurs équilibres, latĂ©ralitĂ©, Ă©coute de son propre corps et par extensionÂ
- à ouvrir plus facilement notre sensibilitĂ© vers l'extĂ©rieur. Â
Mais comment sentir les mouvements ?
    ~ les rĂ©cepteurs sensoriels musculaires et articulairesÂ
- Les muscles contiennent des rĂ©cepteurs sensibles Ă l'Ă©tirement : ils permettent la perception de la longueur des muscles (leur position) et la variation de longueur (leur mouvement).Â
- Les tendons présentent des récepteurs sensibles à la force exercée par le muscle. La contraction du muscle active le récepteurs proportionnellement à la force musculaire développée.
- Les amplitudes articulaires sont perçues grâce à des récepteurs intégrés aux ligaments et aux capsules articulaires.
Ainsi notre cerveau reçoit des informations de position (Ă©tirement musculaire, amplitude articulaire), de vitesse (mouvement) et de force (traction sur les tendons). La proprioception informe donc sur les positions (statesthĂ©sie) et les mouvements (kinesthĂ©sie) des diffĂ©rents segments du corps. C'est essentiel pour contrĂ´ler le mouvement en cours d'exĂ©cution, surtout en l'absence d'informations visuelles.Â
    ~ le squelette Â
Mais pour prétendre améliorer ces systèmes de communication, il faut avant tout veiller au respect de la structure du corps - le squelette, élément à prendre en compte dans la pratique de la forme. C'est en effet le squelette qui définit les mouvements possibles entre les différentes parties du corps au niveau des articulations.
C'est Ă©galement le squelette qui est le mieux Ă mĂŞme de transmettre les efforts (poids, actions diverses) sans fatigue et sans effort. Aussi une bonne conscience corporelle est nĂ©cessaire.Â
Les 4 erreurs les plus courantes dans la représentation corporelle :
1) l'articulation de la tête sur les cervicales n'est pas en arrière du cou mais au milieu du cou, entre les 2 oreilles. Elle se situe donc sur l'axe médian du corps. Pour allonger la nuque il faut faire pivoter la tête autour de l'axe qui passe par les oreilles.
2) l'épaule n'est pas un tout composé du bras, des omoplates et des clavicules, mais une chaîne articulaire de 5 articulations qui réunit le membre supérieur au tronc. Il est donc possible de fixer la ceinture scapulaire constituée devant, des clavicules et derrière, des omoplates et de ne bouger que le bras. Ainsi, les épaules ne montent pas quand on lève le bras.
3) les vertèbres lombaires ne sont pas en arrière du corps. Elles sont volumineuses et dans la zone de la cambrure lombaire, la 3ème lombaire est au milieu du corps, sur l'axe médian (niveau du nombril).
4) l'articulation des hanches n'est pas sur la crête iliaque, ni sur les trochanters (= sur la face externe de la jambe là où on sent l'os du fémur). Dans les deux cas, quand on veut se plier en avant avec ces images du corps, on va courber la colonne vertébrale (ce qui n'est pas bon pour elle), au lieu d'utiliser l'articulation coxo-fémorale. Même fléchir les jambes sera un problème qui se répercutera sur les genoux.
L'articulation entre les jambes et le bassin est située dans le creux de l'aine, à peu près à mi-distance entre la crête iliaque et le périnée.
C'est ainsi que l'on peut dire que le Tai ji quan, et ses mouvements basĂ©s sur des cercles et des spirales, et le squelette, sont faits l'un pour l'autre.Â
    ~ la pratique de la conscience corporelle
- Exercer mon écoute, c’est apprendre à entendre vraiment, comme si la parole donnée par l’enseignant s’adressait à moi seul, c’est donner la chance aux mots de pouvoir un jour résonner en moi.
- Exercer ma conscience corporelle, cela peut se faire en vérifiant la réalité de mes perceptions : le regard de l’autre, le travail à deux sont précieux pour cette vérification.                                         - est-ce que ma main que je perçois ouverte est réellement ouverte ?                      - est-ce que mes pieds que je sens parallèles, sont vraiment parallèles ?
- Exercer mon regard au détail relié à l’ensemble, à l’ensemble qui se lit dans chaque détail : percevoir le mouvement des mains avec celui des reins, l’ancrage d’un pied dans les doigts qui glissent sur l’air
Le but du travail de la forme et des exercices de base est donc aussi de modifier nos schĂ©mas moteurs, afin de bouger de façon fluide et sans effort, harmonieusement, surtout lorsque nous pouvons sortir de notre bulle et avoir une connexion vivante avec ce qui nous entoure.Â
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II-Optimisez tonus et posture pour une pratique efficace
🔹 LE TONUS   Â
    Le tonus est l’état de tonicité (force, énergie, contraction légère) de la musculature, ou niveau de tension élastique musculaire.
Il a pour fonction d’assurer :
 - le maintien des positions antigravitaires et de la posture (par le jeu des contractions toniques), la préparation à la contraction phasique (mise en tension de l’élasticité musculaire).
  - la base de la motricité (volontaire ou non), du langage, de la communication non verbale et de l’expressivité ;
  - le soutien de l’éveil, de la vigilance, de la motivation et de l’intention (en lien avec les facteurs psycho-émotionnels et affectifs).
DiffĂ©rents niveaux toniques :Â
1. le tonus de fond (ou de base) qui maintient la cohĂ©sion des diffĂ©rentes parties du corps (et soutient le sentiment d’unitĂ© corporelle / de soi ) et porte la charge expressive du mouvement. Il est gĂ©rĂ© par le tronc cĂ©rĂ©bral et grâce au rĂ©flexe myotatique; il est liĂ© Ă la vigilance et Ă l’éveil, dans une influence rĂ©ciproque. Il intervient donc dans la rĂ©gulation de l’activitĂ© perceptive; ses excès sont dans le sens de l’hypotonie ou de l’hypertonie.Â
2. le tonus postural qui reprĂ©sente l’activitĂ© tonique minimale permettant la station debout et le maintien des Ă©quilibres statiques, en diffĂ©rentes positions, ainsi que dynamiques. Il est sous commande rĂ©flexe mais peut aussi ĂŞtre contrĂ´lĂ© volontairement.Â
3. le tonus d’action permettant l’action et le mouvement, est en principe intentionnel, sous commande volontaire.
La différenciation entre ces trois niveaux de tonus est, à l’origine, « quantitative » mais peut devenir plus qualitative dans la mesure où il existe une certaine interdépendance entre eux ainsi que des grandes variations et modulations chez chacun...
🔹 LA POSTUREÂ
   C’est la « façon de se tenir, façon d’être »... aussi bien corporelle que psychique : «disposition relative des différents segments corporels dans l’espace formant une position d’ensemble stable ». Il existe donc une infinité de postures possibles, cependant, les termes "posture" ou "postural", font référence le plus souvent et tacitement à la position debout.
Le rĂ´le de la fonction posturale est de maintenir la station debout malgrĂ© la gravitĂ© et de maintenir l’équilibre lors du mouvement. Elle sert de base au mouvement (position de base sur laquelle se dĂ©veloppe celui-ci) ; il y aura alors « ajustement postural prĂ©paratoire » (« prĂ©-mouvement »), afin d’assurer les appuis, l’orientation et la coordination du geste et du dĂ©placement.Â
L’activité posturale peut donc être soit anticipative pour préparer le mouvement, soit rétroactive pour récupérer l’équilibre. En réalité, la construction du corps humain, avec un centre de gravité plutôt haut placé, favorise bien plus le mouvement que la stabilité (la capacité à se maintenir en équilibre stable se développe plus tardivement que celle à se mobiliser...)
 ~ Dynamiques de la postureÂ
La posture est sous tendue par deux systèmes de fonctionnement :
   1.  Système antigravitaire. Il permet d’assurer le repousser du sol, dans toutes les positions intermédiaires entre allongé au sol et debout. La musculature «antigravitaire», composée essentiellement des extenseurs / rotateurs externes, permet le repousser du sol dans l’allongement des membres inférieurs; elle permet aussi le déploiement vers la verticale dans le déroulement de la colonne et l’ouverture des ceintures (épaules, hanches).
Les paravertĂ©braux les plus profonds assurent, de façon plus prĂ©cise, la re-Ă©quilibration permanente des oscillations antĂ©ro-postĂ©rieures et giratoires du corps sur ses appuis.                                        Â
  2. Système d’auto-grandissement. C’est la vĂ©ritable dynamique de la posture debout, permettant l’allongement de la colonne vertĂ©brale (attĂ©nuation des courbures et dĂ©lassement vertĂ©bral).Â
Etre « debout » (en humain...) suppose, en plus d’être verticalisĂ© sur ses deux pieds, d’être stable sur ses appuis et solide dans son axe, disponible vers la mobilitĂ©, et ouvert sur sa face relationnelle. Â
  ~ Contrôle de la posture
L’activité posturale est au carrefour des fonctions motrices, sensitives et sensorielles; elle est gérée, dans l’activité quotidienne, de façon automatique (même si un contrôle volontaire peut également intervenir).
Elle se trouve, en fait, au carrefour des voies nerveuses
   - motrices
   - intéroceptives / proprioceptives :
           ~ dans leur aspect de perception de la configuration plastique du corps ;
         ~ avec la proprioception dans son ensemble et plus spĂ©cifiquement au niveau de la voĂ»te plantaire avec le rĂ©flexe « tonique postural » dans lequel une pression sur la plante des pieds provoque une Ă©lĂ©vation du tonus des extenseurs ;Â
   - labyrinthiques (orientation dans l'espace - oreille interne) avec le « réflexe tonique labyrinthique », réflexe de redressement de la tête sur le cou et le reste du tronc, grâce, surtout, à la perception des modifications de la posture par rapport à la gravité.
    - sensorielles (extéroception) :
         ~ le tact, dans la perception des pressions cutanées par les «gravicepteurs».
          ~ l’audition, servant au repérage du champ spatial.
         ~ la vision, aidant, entre autres, à déterminer la verticale et constituant un véritable "point d’appui", un référentiel important dans l’équilibration et le maintien de la posture.
[ en cas de chute ou perte d’équilibre, la posture est retrouvée par la tête d’abord pour rétablir le champ visuel en premier... (l’extension de la tête, d’ailleurs, stimule le réflexe d’extension des membres inférieurs.)...]
Par la convergence de toutes ces informations perceptives, l’activité posturale est directement articulée à l’intégration du schéma corporel
   - dans son aspect de modèle spatial du corps avec la perception de la géométrie corporelle, de la masse des différents segments, de la verticalité.
   - dans son aspect de représentation, avec un ensemble d’images, en stock, de postures variées et de multiples potentialités de mouvement.
   ~ La posture deboutÂ
La plupart d’entre nous n’utilisons pas nos muscles de façon optimale pour se tenir debout par manque d'activités physique.
Au lieu de nous maintenir debout sans effort perceptible, grâce aux muscles stabilisateurs de la posture, nous utilisons d’autres muscles, qui sont moins efficaces dans cette tâche, mais plus rapidement mobilisables.
On les appellera des muscles compensateurs de la posture, car ils compensent le manque d’activitĂ© des muscles stabilisateurs. Ils se contractent fortement pour compenser et peuvent devenir chroniquement trop tendus ou raccourcis. On aura donc beaucoup de difficultĂ© Ă rĂ©aliser des gestes complexes ou qui demandent de la force, car notre corps est trop « occupĂ© » Ă tenir debout.Â
Et si on souhaite alors faire un mouvement, qui est normalement contrĂ´lĂ© par ces mĂŞmes muscles, notre Ă©quilibre est compromis. Et si on souhaite garder l’équilibre, alors l’amplitude des mouvements est rĂ©duite. Â
Il faut donc rĂ©apprendre Ă utiliser des muscles dits stabilisateurs pour leur confier Ă eux seuls notre Ă©quilibre, afin de libĂ©rer les muscles « de mouvement » et leur permettre de rĂ©aliser seulement des mouvements. Cet apprentissage est difficile car on sent peu les muscles stabilisateurs.Â
Il faut donc apprendre l’utilisation conjointe des deux systèmes musculaires, en utilisant chacun dans la fonction oĂą il est optimal.Â
- Par exemple, pour garder un tronc bien Ă©quilibrĂ©, avec un axe central stable et un Ă©quilibre parfait, il n’y a presque rien Ă faire. Il suffit de penser Ă s’étirer vers le bas et vers le haut (comme si on voulait Ă©loigner le bassin des Ă©paules), et Ă relâcher tous les muscles inutiles. En fait, c’est dĂ©jĂ en faire beaucoup trop. Il faut plutĂ´t laisser l’étirement se produire, comme une algue qui s’étend dans le courant; et laisser les muscles compensateurs du dos et les abdominaux se relâcher. Quand on y arrive, cela donne l’impression que « ça tient tout seul », et cela rappelle certaines descriptions Ă©nergĂ©tiques disant que le corps tient par un canal central d’énergie qui va du pĂ©rinĂ©e au sommet de la tĂŞte. Plus prosaĂŻquement, les scientifiques ont montrĂ© qu’il s’agit de l’activation des tout-petits muscles entre les vertèbres appelĂ©s multifidus, ainsi que de la couche abdominale la plus profonde, que sont les abdominaux transverses. Les muscles Ă©recteurs de la colonne et les abdominaux grands droits sont parfaitement inutiles au maintien de l’équilibre.Â
On peut alors ĂŞtre plus Ă l’écoute de l’autre système et de ses compensations. Cette Ă©coute permet de choisir le bon moment et la bonne direction pour agir. C’est la base de l’efficacitĂ© dans un art qui tient la force musculaire (compensatrice ou crispĂ©e) pour un problème et non pour une solution.Â
   ~ Les tendances posturales individuellesÂ
Elles racontent l’histoire de l’individu... et se traduisent dans et par « l’équilibre », très personnel, des tonicités des différents muscles, déterminant l’attitude de base spécifique à chacun.
Elles sont étroitement liées :
   - à la morphologie (elle même jamais définitive...),
  - à l’«héritage» corporel (au sens de l’intégration gestuelle et posturale par mimétisme / dialogue tonique...), aux activités sportives, professionnelles ou autres,
   - à l’histoire psychoaffective, à l’imaginaire et aux tendances comportementales...
Elles s’organisent progressivement, selon le jeu subtil d’action / relâchement des muscles et groupes musculaires, de leur hyper- ou hypoactivité, selon la répartition spécifique de ces tensions sur l’ensemble du corps.
Et peuvent dépendre, par exemple... :
  - d’habitudes gestuelles ou comportementales : la contraction musculaire répétée se transforme en tension (de raccourcissement), s’installe, alors,  si la répétition se poursuit à l'identique, une perte d’élasticité (difficulté d’allongement / perte de souplesse) qui peut aller vers une chronicisation en véritable rétraction (le muscle garde sa position courte, son aponévrose se fibrose...).
  - de gestuelles ou de réactions motrices, à charges affectives, régulièrement engagées mais retenues, non résolues, et dont l’énergie de tension, réprimée, resterait engrammée dans la musculature concernée;
  - de mouvements au sens d’émotions (des « é-mouvoirs »...) dont les pôles de représentation ou de symbolisation feraient défaut et qui ne pourraient circuler que dans la mise en acte, en geste... (« somatisation »).
• Dans une posture où les raccourcissements musculaires constituent une entrave importante au mouvement et une perte de liberté, il peut convenir de travailler la détente. Non plus de façon globale uniquement mais en visant la détente des muscles raccourcis afin de permettre la réouverture des zones corporelles en état de fermeture, et non pas de renforcer les muscles des régions « trop ouvertes », (dites souvent abusivement « faibles »...) ce qui n’aurait pour résultat que d’ajouter une autre fermeture à la première et d’obtenir une position corrigée, certes, mais au prix d’un surcroît de tensions et d’une perte de disponibilité...
Ce travail de « re-ouverture » concerne ici le plan musculaire, dans ce sens Ă©voquĂ© de dĂ©tente, de restitution d’une mobilitĂ©/souplesse perdue.  Mais il  peut concerner aussi les dimensions affectives, émotionnelles, psychiques spĂ©cifiquement liĂ©es aux tensions Ă©voquĂ©es et la dialectique entre ces deux plans (somato-psy...).    Â
Tonus et posture sont donc intimement liĂ©s car ils ont comme substrat commun les Ă©motions et l’activitĂ© relationnelle... et fondent le mouvement... Â
FMPMC-PS - Anatomie fonctionnelle - PsychomotricitĂ© deuxième annĂ©e 16/04/2018 09D22   Â
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🔹 Maîtrisez les structures corporelles clé de la pratique 🔹
 [• l'axe vertébral, • l'épaule, • les abdominaux, • le psoas, • le bassin]
 I-Renforcez votre axe vertical (la colonne vertébrale), armature essentielle pour notre corps
La colonne vertĂ©brale est le pilier vertical, le mat du "bateau-corps", le vĂ©hicule de transit principal de la remontĂ©e de l'Ă©nergie vers le haut du corps (par le mĂ©ridien merveilleux "Du Mai", mĂ©ridien contrĂ´le et gouverneur, mère des yang).Â
La colonne n'est pas uniquement un empilement de cubes. Mais un système d'intégrité de tension (structure rigide en compression discontinue et flexible en tension continue); car les os et les muscles agissent à l'unisson pour se renforcer : si l'on tend les cordes, le mât est plus solide (ce sont les tissus mous autour du rachis qui sous tension appropriée maintiennent et peuvent soulever l'ensemble du rachis). Ainsi, lors du port d'une charge lourde, celle-ci est distribuée dans toute la structure par la mise en tension du système vertébral lors de la rétroversion du bassin.
Le rachis et le plancher pelvien stabilisent ainsi le tronc par le jeu des forces de tension et de compression qui s'y rĂ©partissent et s'y Ă©quilibrent (tensĂ©gritĂ©*). Les structures Ă©tablies par la tensĂ©gritĂ© sont donc stabilisĂ©es, non par la rĂ©sistance de chacun de leurs constituants, mais par le jeu des forces de tension et de compression mĂ©caniques qui s’y rĂ©partissent et s’y Ă©quilibrent dans la totalitĂ© de la structure. Â
* le mot tensĂ©gritĂ© provient de l’union de tension et intĂ©gritĂ©.Â
Centrer le corps bio-mĂ©caniquement, sur n'importe quelle position des "formes " et des qi gong, correspond donc Ă la recherche d'une position de la coque (bassin) dans l'espace horizontal (avant, arrière) tel que le " poids " de la gravitĂ© sur le squelette verticalisĂ© soit le plus minime possible : position prĂ©cise de l'alignement dit anti-gravitaire* permettant l'acquisition d'un relâchement global du corps (confortable en son bassin), une remontĂ©e de l'Ă©nergie par le dos et un processus de circulation Ă©nergĂ©tique plus fonctionnel.Â
*position dans laquelle les chaînes musculaires ne luttent pratiquement plus contre la chute gravitaire.
II-Stabilisez votre ceinture scapulaire pour des mouvements optimaux
    La ceinture scapulaire doit ĂŞtre stable pour que le bras puisse "s'y accrocher" et faire un mouvement.Â
Les mouvements du bras nécessitent en effet simultanément :
- le déplacement d'éléments osseux (bras, omoplate, clavicules) par des muscles effecteurs
- la fixation d'éléments osseux (omoplates) par des muscles fixateurs
- le centrage de la tête humérale par des muscles ajusteurs
Le fonctionnement de l’épaule fait donc appel à un compromis mécanique entre la mobilité et la stabilité.
Pour cela, il y a plusieurs "stratégies", mais seule la dernière permet un fonctionnement normal de l'épaule:
1-Utiliser seulement la portion avant de la ceinture scapulaire (clavicule et sternum) en négligeant l'omoplate. Dans ce cas, le deltoïde et le grand pectoral sont sur-développés et les épaules enroulées vers l'avant. Ce problème est très fréquent. La tête de l'humérus glisse vers l'avant, et perd son axe de rotation. L'épaule risque des blessures.
2- Stabiliser l'omoplate par devant avec le petit pectoral (situé sous le grand), mais cela la fait tourner vers l'avant, et sa base va dépasser des côtes. Les forces du bras ne se transmettront donc que peu à l'omoplate, et se répercuteront sur le cou, le dos et la poitrine.
3- Rapprocher volontairement les omoplates vers l'arrière, ce qui les maintient fixes, dans  une position non fonctionnelle. Les omoplates doivent pouvoir bouger! Ce schéma est généralement appris, pour lutter contre les épaules enroulées, mais il diminue l'efficacité des mouvements des bras et du tronc.
4-Utiliser toute la ceinture scapulaire, en sentant une longueur égale à l'avant et à l'arrière. Dos et poitrine doivent être ouverts. Pour cela, il faut prendre conscience que les bras se rattachent à l'arrière sur les omoplates. Or, il y a deux façons de stabiliser l'omoplate afin de l'utiliser comme base pour bouger le bras :
  - souvent, on utilise deux petits muscles, (comme l'élévateur de l'omoplate et les rhomboïdes). Le problème est que les zones d'insertion de ces muscles sont petites. Les forces qui s'exercent sur les cervicales de la base du cou et du thorax sont très grandes. Utiliser son épaule de cette façon entraîne une crispation de l'épaule, qui monte vers le cou, et parfois des douleurs dans le cou.
   - pourtant, on peut répartir les forces sur toutes les vertèbres du thorax et du cou, en utilisant tout le trapèze, et on peut bouger les bras à l'aide du muscle dentelé (muscle quadrangulaire en contact direct avec la paroi latérale de la cage thoracique). On obtient ainsi un cou dégagé, étendu et libre.
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III-Améliorez votre posture avec des abdominaux bien entraînés
On n'utilise jamais les abdominaux seuls, mais en stimulant en mĂŞme temps les muscles dorsaux. C'est l'Ă©quilibre entre les deux qui garantit une bonne posture.Â
Les abdominaux se présentent en 3 couches :
   ~ La gaine : le transverseÂ
C'est le muscle abdominal le plus profond. C'est un muscle qui fonctionne de façon automatique, sans créer de mouvement visible. Il fonctionne comme une gaine renforcée dans le bas, qui remonte les viscères vers le haut alors que le grand droit fait l'inverse, avec des risques de surpression sur les organes  et/ou le périnée.
C'est seulement en cas d'Ă©ternuement ou de vomissement que l'on prend conscience de son action. Il stabilise le centre avant tout mouvement. La contraction du transverse stabilise l'articulation sacro-iliaque, et dĂ©clenche la contraction des muscles multifides qui stabilisent les lombaires.Â
Si on contracte exagérément le transverse, il étrangle la taille, en "coupant" le corps en deux, et repousse les organes du bas ventre contre le périnée. C'est pourquoi il ne faut pas forcer sa contraction. Pour "s'appuyer sur les lombaires", la contraction de la portion basse du transverse suffit.
Le pĂ©rinĂ©e et le transverse se contractent gĂ©nĂ©ralement simultanĂ©ment. Des exercices de musculation abdominale inadĂ©quats peuvent les distendre ou les dĂ©synchroniser. Il est faut alors les rĂ©activer de façon automatique, comme on peut le faire lors d'une sĂ©ance de taichi. Â
    ~ La guĂŞpière : les obliques internes et externes Â
Comme un corset, qui amincit la taille et redresse la colonne : ce sont les obliques. Ils permettent de se remettre vertical, à condition que les grands droits ne soient pas contractés. On utilisera la contraction des fibres basses pour seconder les fibres basses du transverse, afin de "s'appuyer sur la colonne vertébrale".
Dans les exercices, on essaie de stimuler le transverse et le pĂ©rinĂ©e, tout en relâchant son antagoniste, les grands droits. On peut ainsi avoir une posture redressĂ©e (grâce aux obliques) et un centre stable, sans risque de blessure lombaire. Les obliques sont "entre les deux camps" et viennent renforcer soit l'action du transverse, soit celui des grands droits.Â
     ~ Les bretelles : le grand droit. Â
Il peut permettre de faire une rétroversion du bassin, mais on essaiera progressivement de faire cette rétroversion d'une autre manière (en relâchant les muscles du dos). Quand il se contracte il arrondit le milieu du dos, ce que l'on souhaite éviter pour avoir "de la force dans le dos". De plus, comme c'est l'antagoniste du transverse et du périnée, on l'utilisera pas seul bien que plus facile à contracter, (mais si vous raccourcissez les bretelles sur l'avant, comment pourrez-vous mettre ensuite votre gaine et votre guêpière?).
     ~ Contractions Ă©tagĂ©es.Â
Chaque couche d'abdominaux peut se contracter sur des niveaux prĂ©cis. On utilisera en particulier la contraction de la zone basse, avec les zones mĂ©dianes et supĂ©rieures relâchĂ©es.Â
Ainsi :
- les avantages d’un bon gainage abdominal se fond ressentir sur la posture et sur la transmission des chaĂ®nes musculaires propulsives entre membres supĂ©rieurs et infĂ©rieurs;Â
- la ceinture abdominale contribue Ă Â amĂ©liorer l’équilibre, Ă Â stabiliser les chaĂ®nes musculaires croisĂ©es, en particulier lors de stations unipodales en Ă©quilibre;Â
- les muscles abdominaux participent, en outre, à la stabilisation du bassin.Â
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IV-Optimisez votre pratique avec une meilleure compréhension du psoas
Â
C’est le seul muscle qui relie les jambes Ă la colonne vertĂ©brale. Il commence Ă partir de la vertèbre dorsale (thoracique) T12 en passant par les cinq vertèbres lombaires avant d’arriver au fĂ©mur.Â
- Le psoas entretient une relation toute particulière avec le diaphragme, le muscle qui forme une paroi entre les poumons et les organes de l’abdomen, auquel il est reliĂ© au niveau du plexus solaire par des tendons. Lorsqu’il bouge, il entraĂ®ne un mouvement du psoas, et inversement. Nous comprenons ainsi qu’un psoas très tendu empĂŞchera le mouvement plein et naturel du diaphragme, et inversement qu’une respiration entravĂ©e ne favorisera pas une santĂ© optimale du psoas : la crispation du diaphragme tend le psoas et rĂ©ciproquement.Â
- Au sein de la ceinture abdominale le psoas constitue l'un des principaux flĂ©chisseurs de hanche et contribue Ă la stabilitĂ© de la colonne vertĂ©brale. Le contracter permet :Â
       - de pencher le torse vers l'avant ou de ramener le genou vers soi;Â
       - de flĂ©chir latĂ©ralement le buste,Â
       - de basculer le bassin vers l'avant et amener le torse vers la cuisse (comme au yoga la "pince" assise : pashimottanasana) Â
Nous recourons donc au psoas pour nous asseoir, nous lever, passer de la position couchée à assise, pour marcher, courir, grimper, tourner le torse... Le psoas affecte la mobilité, l’équilibre structurel, la fonction articulaire, la flexibilité, et bien plus encore.
- Le psoas n’est pas un muscle volontaire ; nous ne pouvons pas le contracter consciemment, comme nous serrons le poing ou les fesses. Mais nous pouvons nous Ă©duquer Ă le ressentir. LĂ , quelque part au creux de l’aine, ou en-dessous de nos organes abdominaux, nous pouvons dĂ©velopper notre attention et entrer en contact avec le psoas. Â
- Le yoga permet de prendre conscience du psoas, de l’étirer ou de le renforcer, selon nos besoins :Â
    - Une personne avec une posture plutĂ´t cambrĂ©e et un psoas plutĂ´t tendu et raccourci, gagnera Ă pratiquer des fentes, des "guerriers I", ou la posture "des essuies-glace": en somme tout ce qui Ă©tirera l’avant des aines.Â
     - Une personne qui a tendance Ă rentrer les fessiers et Ă arrondir le bas du dos gagnera Ă renforcer et tonifier le psoas, tout en Ă©tirant les ischio-jambiers en pratiquant par exemple " le bateau"  (navasana) posture typique qui renforce le psoas de façon isomĂ©trique.Â
Cependant on doit trouver l'Ă©quilibre entre contraction et relâchement , c'est Ă dire en Ă©loignant l'un de l'autre la colonne vertĂ©brale et les fĂ©murs.Â
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V-Trouvez votre assise et relachez votre mouvement !
🔸 Le bassin
Dans notre culture occidentale, le bassin n'est souvent qu'une zone pleine de viscères et d'organes sexuels, une zone plutôt "honteuse". Or le bassin est la coque du "bateau-corps". S'y installer avec confort, l'habiter complètement favorise
l'assise sur "les flots" et permet de ne pas tanguer.
~ Pour commencer, il faut découvrir qu'on peut bouger son bassin, et peu importe par quel moyen on y arrive. On réalise alors de grands mouvements, créés par de fortes contractions des muscles superficiels qui sont accrochés sur ses bords (abdominaux, grands droits, carré des lombes).
- Commencer chaque mouvement par le dĂ©placement du bassin crĂ©e alors une nouvelle reprĂ©sentation du corps, oĂą la zone la plus importante n'est plus le torse et la tĂŞte, mais le bassin. Peu Ă peu cela devient le centre de l'ĂŞtre, le Dan Tian, point de dĂ©part de tout mouvement. Le bassin sous la conduite du centre impulse la direction du mouvement tantĂ´t par lĂ©ger enroulement du sacrum dans le sens de la ligne de l'action, tantĂ´t par une rotation de l'assise autour de l'axe vertical, c'est la notion de pivot crĂ©ateur.Â
- Construire un nouveau schéma corporel où le Dan tian inférieur devient votre centre est l'étape la plus importante, et on y revient sans cesse.
~ Ensuite pour ne pas fatiguer les grands muscles superficiels, on peut réduire les mouvements et bouger le bassin en utilisant moins de contractions musculaires. On peut donc utiliser les petits muscles profonds des hanches et créer de petits mouvements qui demandent peu d'effort.
🔸 Le pĂ©rinĂ©eÂ
Il est composĂ© de nombreux muscles qui vont du sacrum au pubis. Il forme une sorte de hamac qui soutien les organes situĂ©s dans le petit bassin. En effet, le plancher pelvien  (pĂ©rinĂ©e + "Ă©lĂ©vateur de l'anus") constitue le fond du bassin :Â
1. Le plancher pelvien est sous pression quand on contracte les abdominaux pour rentrer le ventre ou stabiliser le centre; on met alors sous pression le liquide de la cavitĂ© abdominale. Comme ce liquide ne peut pas se rĂ©partir vers l'arrière Ă cause de la colonne vertĂ©brale, ni vers le haut durant l'inspiration (le diaphragme est descendu), alors il crĂ©e une pression sur le pĂ©rinĂ©e et les organes du bas ventre.                                                Â
2. Le pĂ©rinĂ©e et la portion basse des abdominaux transverses se contractent gĂ©nĂ©ralement simultanĂ©ment, ainsi que les muscles inter-vertĂ©braux. Le rĂ©sultat est une stabilisation de tout le tronc. On obtient ainsi un tronc stable, sur lequel les muscles superficiels pourront s'accrocher efficacement lors de leur contraction, sans dĂ©former le centre.Â
L'activation du plancher pelvien ("stop pipi") permet de :Â
 - stabiliser le tronc lors de mouvement. - libĂ©rer le bassin, qui gagnera de la mobilitĂ©, tout en dĂ©comprimant l'articulation des hanches.     Â
 - supprimer des compensations posturales qui peuvent crĂ©er des douleurs ou des lĂ©sions. Â
 - de moins comprimer les vertèbres car elles seront soutenues par les muscles en tenségrité.
 - trouver de la force dans le dos, avec un minimum d'effortÂ
 - bref, de commencer à  construire une structure interne.
VI-Libérez vos hanches pour des mouvements fluides et efficaces
On essaye, alors, non plus de bouger le bassin mais les articulations coxo-fĂ©morales. Il faut donc bouger les aines, en utilisant seulement les muscles profonds. Les fesses doivent ĂŞtre molles et les muscles qui ouvrent l'aine doivent ĂŞtre relâchĂ©s (pour ĂŞtre ferme dans ses racines, le haut des cuisses -Kua- doit ĂŞtre dĂ©tendu). Il faut apprendre Ă utiliser ces muscles dont on ne soupçonnait mĂŞme pas l'existence ! Les grands muscles sont ainsi disponibles pour un autre travail. Grâce aux nombreux muscles profonds, on peut avoir un contrĂ´le très prĂ©cis du mouvement des tĂŞtes des fĂ©murs. De plus, on pourra tourner le bassin sans emporter la jambe dans la rotation, puisqu'il y a une articulation entre les deux.Â
- Pour s'entraĂ®ner, on peut s'asseoir sur une chaise. Ainsi, aucun muscle du bassin n'est sollicitĂ© pour le maintien de la posture debout.Â
- On bouge les articulations coxo-fĂ©morales en faisant des très petits 8 en tous sens. On sentira tout de suite si on utilise les fessiers, car toute contraction nous soulève de la chaise. VĂ©rifier aussi que les aines sont relâchĂ©es.Â
La taille est le maître de tout le corps, les pieds n'ont de la force et le bassin de l 'assise que si l'on est capable de relâcher la taille.
     En taijiquan comme dans tous les arts martiaux, le centre de la personne est le bas-ventre, le Dantian inférieur. Cela demande de modifier son schéma corporel et sa façon de se mouvoir. Un autre travail de la sensation du bassin est le travail de la respiration abdominale (normale puis inversée), puis le travail de méditation où la sensation de cette zone est le moyen le plus utilisé pour stabiliser l'esprit.
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